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CHAPITRE XXIV

LA DOUBLE CAMISOLE

L’heure vint où les humiliations que je faisais subir au gouverneur Atherton le contraignirent à se rendre sans conditions, en dépit de son éternel : « La dynamite ou la mort ! »

Ce ne fut pas, toutefois, sans avoir essayé sur moi une dernière plaisanterie, de trop bon goût pour que j’omette de vous la raconter. Voici quelle en fut l’occasion.

Il arriva qu’un des principaux journaux de San Francisco ouvrit une enquête sur les prisons. Un certain nombre d’hommes politiques s’y intéressèrent et un comité de plusieurs membres du Sénat fut constitué avec mission d’enquêter dans les diverses prisons d’État.

Ce comité vint, naturellement, se renseigner à San Quentin. Et, bien entendu, il fut reconnu que c’était une maison modèle de détention.

Les convicts en témoignèrent eux-mêmes. Impossible de demander mieux. Ils avaient déjà, dans le passé, connu des enquêtes semblables. Ils n’ignoraient pas, par conséquent, de quel côté ils trouveraient du beurre sur leur pain. Ils savaient que leur dos et leurs côtes ne tarderaient pas à leur cuire, après le départ des enquêteurs, si leurs témoignages avaient été hostiles à l’administration pénitentiaire, Cela, c’est de tradition, de toute éternité. Il en était déjà ainsi dans les geôles de Babylone, lorsque j’y pourrissais, au cours d’une de