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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/131

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LES TEMPS MAUDITS

Cependant, il s’obstinait dans sa lenteur, en dépit des protestations de jeunes gens à tête folle qui lui criaient de se décider à se battre. Au cours de la sixième reprise, Sandel commit une nouvelle imprudence : de nouveau, le terrible poing droit de Tom King l’atteignit à la mâchoire, et de nouveau Sandel à terre compta les neuf secondes.

Vers la septième reprise, Sandel avait perdu sa fougue et la fraîcheur de ses bonnes dispositions : il se rendit compte qu’il affrontait la plus dure rencontre de sa vie. Tom King était un vétéran de la boxe, mais un vétéran bien supérieur aux meilleurs de sa connaissance, un vétéran qui ne perdait jamais la tête, remarquable dans la défense, dont les coups possédaient la puissance d’une massue à clous, capable de mettre son homme hors de combat de l’une ou de l’autre main. Néanmoins, Tom King n’osait pas frapper fréquemment. Jamais il n’oubliait ses jointures abîmées, sachant que chaque coup devait porter s’il voulait les faire durer jusqu’à la fin de l’assaut.

Assis dans son coin et regardant son adversaire, il se prit à songer qu’en additionnant sa propre prudence et la jeunesse de Sandel,