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UNE TRANCHE DE BIFTECK

Cela vaut quelques pence tout au plus, mais pour lui ce peu de chose représentait trente livres.

Au coup de gong annonçant la onzième reprise, Sandel se précipita, faisant parade d’un entrain qu’il ne possédait pas en réalité. King estima à sa juste valeur ce bluff aussi ancien que le jeu lui-même. Il provoqua un corps à corps pour se garantir, puis, s’écartant, laissa Sandel se calmer. C’était ce que désirait King. Il fit une feinte du gauche qui détermina chez l’autre un plongeon et un coup balancé, puis lui-même recula d’un demi-pas et lança son coup de bas en haut en plein dans la figure de Sandel, qui s’abattit sur le paillasson. Après quoi, il ne lui laissa plus un instant de repos, recevant des coups lui-même, mais en donnant bien davantage, bousculant Sandel dans les cordes, l’accablant de crochets et de toutes sortes de coups, s’arrachant à ses corps à corps ou l’empêchant à coups de poing de les tenter, et chaque fois que Sandel allait tomber, le rattrapant d’une main et de l’autre le précipitant immédiatement dans les cordes où il ne pouvait point tomber.

À ce moment, le public, fou d’enthou-