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AU SUD DE LA FENTE

doute pourquoi il pratiquait et prêchait à autrui sa réserve de fer, et préférait les femmes de son monde, aptes à se libérer de cette bestiale et déplorable ascendance et d’élargir par la discipline le gouffre qui les séparait de leurs vagues ancêtres.

Bill Totts ne s’arrêtait point à des considérations de ce genre. Mary Condon lui avait plu dès l’instant où ses regards s’étaient posés sur elle à la salle de la réunion, et il avait résolu sur-le-champ de découvrir qui elle était.

Il ne tarda pas à la rencontrer par pur accident, alors qu’il conduisait un camion-automobile en remplacement de Pat Morrissey, un de ses amis irlandais.

La scène se passa dans une pension de famille de Mission Street où on l’avait appelé pour prendre une malle et la porter dans un garde-meuble. La fille de la patronne l’avait mené dans une petite chambre dont l’occupante, une gantière, venait d’être envoyée à l’hôpital. Bill ne connaissait pas ces détails. Il se baissa, posa de champ la malle très lourde, la chargea sur son épaule et se redressa, le dos tourné à la porte ouverte. Au même instant il entendit une voix de femme.