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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/183

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LES TEMPS MAUDITS

Rien de plus.

Chaque jour, depuis, il vint remplir sa tâche, balayer, gratter, nettoyer. Il vidait les cendres des poêles, montait le charbon et le petit bois et allumait les feux avant que le plus matinal d’entre eux fût assis à son bureau…

— Puis-je dormir ici ? demanda-t-il un jour.

— Ah ! ah ! c’était donc cela… Encore la main de Diaz !

Dormir dans les locaux de la Junte, c’était avoir accès aux secrets, aux listes de noms, aux adresses de camarades restés là-bas, en sol mexicain. La requête fut refusée, et Rivera n’y fit plus jamais allusion. Il dormait et se nourrissait on ne savait où ni comment ; Arrellano lui offrit une fois deux dollars. Rivera refusa cette somme, d’un signe de tête. Lorsque Vera joignit ses instances à celles de son camarade pour la lui faire accepter, il répondit :

— Je travaille pour la Révolution.

Il faut de l’argent pour déchaîner une révolution moderne et la Junte était toujours à court de fonds. Ses membres crevaient de faim, se tuaient à la tâche, et la journée la plus longue n’était jamais trop longue pour