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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/188

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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

ils s’entre-regardèrent : ils avaient compris…

— Que vous disais-je ? fit Vera. Diaz n’a pas d’ennemi plus mortel que cet adolescent. Il est implacable : c’est la main du Seigneur !

Le mauvais caractère du gamin, auquel May Sethby avait fait allusion se manifestait par maints témoignages physiques. Il leur revenait tantôt avec la lèvre fendue, tantôt avec la joue bleuie, l’œil poché ou l’oreille enflée. De toute évidence, ce batailleur accomplissait ses exploits dans un autre milieu où, tout, ses faits et gestes, sa façon de vivre, de dormir, de se nourrir, de gagner de l’argent, devenait de plus en plus mystérieux aux yeux de ses camarades. À la longue, on eut recours à lui pour typographier la petite feuille hebdomadaire de propagande révolutionnaire. Certains jours, il était incapable d’aligner ses caractères d’imprimerie ; ses poings étaient meurtris et enflés, ou bien l’un de ses bras pendait, inerte, à son côté et une douleur muette se peignait sur son visage.

— C’est un débauché, dit alors Arrellano.

— Il fréquente les bas-fonds, appuya Ramos.

— Mais d’où diable tire-t-il son argent ? demanda un jour Vera. Aujourd’hui même,