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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/199

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LES TEMPS MAUDITS

prévenu de se tenir prêt si j’avais à le demander. Il est au Yellowstone, à se pavaner devant la foule.

Kelly se retourna vers l’entraîneur :

— Veux-tu boire un coup ?

Roberts sirota son cocktail et devint expansif :

— Je ne vous ai jamais raconté comment j’ai découvert ce petit croquant. Il est venu montrer son nez à mon établissement il y a deux ans. Je mettais Prayne en forme pour son combat avec Delaney. Prayne est brutal, comme vous savez : il n’a pas pour deux sous de pitié. À l’entraînement, il malmenait ses partenaires avec une telle cruauté que je ne pouvais plus trouver personne pour travailler avec lui. J’avais remarqué ce petit crève-la-faim de Mexicain qui rôdait toujours autour de nous. En désespoir de cause, je l’empoigne, je lui colle une paire de gants, et je lui ordonne d’y aller. Il avait le cuir plus dur qu’une peau de sanglier, mais il était faible et ignorait les premiers rudiments de la boxe. Prayne l’a pour ainsi dire déchiqueté. Mais le myrmidon a tenu le coup pendant deux rounds, puis s’est évanoui de faim, voilà tout. Mais dans quel état ! Tu ne