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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/21

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LES TEMPS MAUDITS

fit construire une grande pirogue et enleva encore au travail certains hommes qui restaient allongés au soleil, sauf quand Dent-de-chien se promenait en bateau et qu’ils pagayaient pour lui.

« Il nomma chef de tous les gardes un nommé Face-de-tigre qui devint son bras droit, et quand un homme lui déplaisait, il le faisait tuer par lui. Face-de-Tigre, à son tour, prit pour bras droit un autre individu pour commander en son nom et tuer à sa place.

« Mais le plus étrange est qu’à mesure que le temps s’écoulait, nous autres travaillions de plus en plus dur et trouvions de moins en moins à manger.

— Cependant, objecta Froussard-de-nuit, qu’étaient devenus les grains, les racines succulentes et le piège à poissons ? Le travail humain ne pouvait-il plus produire de nourriture ?

— Que si ! affirma Barbe-en-long. Trois hommes, avec le piège, parvenaient à prendre plus de poissons que toute la tribu avant sa construction. Mais ne vous ai-je pas dit que nous étions des sots ? Plus nous produisions de nourriture, moins nous avions à manger.

— N’est-il pas évident que les nombreux