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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/222

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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

de ne point manquer l’occasion qui s’offrait à lui. Il tourna autour de sa victime, épiant chacun de ses mouvements, mais l’arbitre tournait, lui aussi, entre eux deux, et Rivera constata qu’il comptait les secondes avec une lenteur exagérée. Tous les gringos, jusqu’à l’arbitre, se liguaient contre lui !

Au bout de « neuf », l’arbitre écarta Rivera d’une brusque poussée.

Ce geste déloyal permit à Danny de se relever, le sourire revenu aux lèvres. À demi plié en deux et protégeant de ses bras croisés sa tête et sa poitrine, il força habilement le corps à corps. D’après toutes les règles de la boxe, l’arbitre aurait dû intervenir et les séparer, mais il n’en fit rien : il laissa Danny s’accrocher à son adversaire avec la ténacité du coquillage sur les rocs que bat la lame et reprendre peu à peu des forces. La dernière minute du round était presque écoulée : s’il pouvait durer jusqu’à la fin, une pleine minute dans son coin, lui suffirait pour se remettre d’aplomb. Or, bien qu’à un moment donné il semblât au bout de son rouleau, il réussit à tenir jusqu’à la fin, et ce fut avec un nouveau sourire qu’il regagna son tabouret.