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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/277

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LES TEMPS MAUDITS

en clameurs indignées, affirmant n’avoir jamais serré la vis aux travailleurs.

— Parfaitement, Monsieur ! hurlait Garfield. Nous avons fait notre devoir pour l’ouvrier. Au lieu de lui serrer la vis, nous lui offrions un moyen de vivre. Nous lui fournissions du travail. Que deviendrait-il sans nous ?

— Il ne s’en porterait que mieux, ricana Bertie. Vous avez maté l’ouvrier toutes les fois que vous en trouviez l’occasion et vous vous dérangiez au besoin pour la faire naître.

— Non ! non ! Ce n’est pas vrai ! hurla le chœur.

— Il y eut la grève des charretiers, ici même, à San Francisco, poursuivit imperturbablement Bertie. L’Association des patrons a précipité cette grève. Vous ne l’ignorez pas. Et vous savez que je suis au courant, car je me trouvais ici même bien placé pour entendre les nouvelles et connaître les dessous de la lutte. D’abord, vous avez provoqué la grève, puis vous avez acheté le maire et le chef de la police pour la faire briser. C’était un spectacle intéressant de vous voir, Messieurs les philanthropes, abattre les charretiers et leur serrer la vis.

« Attendez, je n’ai pas fini. C’est l’an