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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/283

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LES TEMPS MAUDITS

de froment, deux sacs de farine de seigle (pour les domestiques), une caisse de maïs et une autre de conserves de tomates. Tout semblait présager une disette temporaire, et je me félicitai d’avoir amassé une assez bonne réserve de comestibles.

Le lendemain matin je pris mon café noir au lit comme d’habitude et, plus encore que le lait, mon journal me fit défaut. Cette absence de nouvelles sur ce qui se passait dans le monde m’affectait profondément. Au club, je n’appris pas grand-chose. Rider avait traversé l’estuaire d’Oakland sur son canot et Halstead était allé à San José et était revenu à San Francisco. Ils annoncèrent que la situation était la même qu’à San Francisco. La grève paralysait tout. Les gens du monde avaient raflé tous les approvisionnements des boutiques. Partout régnait un ordre parfait. Mais que se passait-il dans le reste du pays… à Chicago, à New York, à Washington ? Tout s’y passait probablement comme à San Francisco, fut notre conclusion : mais l’absence de renseignements certains était irritante.

Le général Folsom nous communiqua quelques nouvelles. On avait essayé de mettre