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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/294

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LE RÊVE DE DEBS

Heureusement, Dakon possédait dans son écurie une bonne provision de foin et de grain. Nous réussîmes à nous procurer quatre selles et trouvâmes les animaux en bonne forme, bien qu’ils ne fussent pas habitués à être montés.

Nous quittâmes Union Square pour nous engager dans les quartiers des théâtres, hôtels et grands magasins. Les rues étaient désertes. Par-ci, par-là nous rencontrions des automobiles en panne, abandonnées sur place. Aucun signe de vie, sauf quelques agents de police et les soldats de garde devant les banques et monuments publics.

Une seule fois nous fîmes halte pour lire la proclamation qu’un syndiqué était en train de coller. « Nous avons strictement maintenu l’ordre, disait l’affiche, et nous le maintiendrons jusqu’au bout. La fin viendra quand nos demandes auront reçu satisfaction, et elles la recevront quand nos employeurs auront été soumis par la famine, comme nous-mêmes l’avons été plus d’une fois. »

— Ce sont les propres termes de Messener, remarqua Collins. Et pour ma part, je suis tout disposé à me soumettre, mais ils se gardent de m’en fournir la moindre occasion.