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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/297

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LES TEMPS MAUDITS

et de revolvers, et tenaient bon encore. Ils nous criaient de passer au large et refusaient de parlementer avec nous. Toutes ces violences et destructions étaient l’œuvre des miséreux et des gens de classe supérieure. Les syndiqués, pourvus d’abondantes provisions, demeuraient tranquilles dans leurs maisons urbaines.

Nous ne devions guère tarder à recevoir des preuves concrètes de cette situation désespérée. Tout à coup, nous entendîmes sur notre droite des cris et des coups de feu, tandis que des balles sifflaient à dangereuse proximité. Des craquements se produisirent dans un fourré et un superbe cheval noir de trait traversa la route et disparut devant nous. À peine avions-nous eu le temps de remarquer qu’il saignait et boitait. Il était poursuivi par trois soldats, et la chasse continua dans les terrains boisés à notre gauche. Nous entendions les soldats se héler mutuellement. Un quatrième apparut sur la droite au bord de la route. Il boitait. Il s’assit sur un rocher et épongea son visage en sueur.

— Des miliciens, murmura Dakon. Des déserteurs.