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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/77

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LES TEMPS MAUDITS

en avant, la poitrine étroite ; grotesque et terrible.

En passant près d’une petite gare, il se coucha dans l’herbe au pied d’un arbre, et resta là tout l’après-midi. Il somnolait de temps à autre, et ses muscles s’agitaient pendant son sommeil. Éveillé, il restait étendu sans mouvement, observant les oiseaux ou regardant le ciel à travers les branches de l’arbre protecteur. Une ou deux fois, il éclata d’un rire sans rapport avec rien de ce qu’il pouvait voir ou sentir.

Quand le crépuscule s’évanouit dans l’ombre du soir, un train grondant entra en gare. Pendant que la locomotive refoulait des wagons sur une voie de garage, Jeannot se glissa le long du train, poussa la porte latérale d’un wagon vide et y grimpa avec une laborieuse maladresse. Il referma la porte. Le train siffla. Jeannot, couché sur le dos, sourit dans l’obscurité.