Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/155

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contre-cacatois et Jack-le-Matelot ! Ah ! si au moins nous avions pu nous rencontrer !

Les châteaux d’eau servent d’annuaires aux vagabonds. Ce n’est pas uniquement pour distraire leurs loisirs qu’ils gravent ainsi leurs noms, la date de leur passage et leur itinéraire. À maintes reprises j’ai croisé des trimardeurs qui me pressaient de leur dire si je n’avais pas vu quelque part tel ou tel de leurs camarades, ou leurs monicas. Plus d’une fois j’ai pu leur indiquer une monica de date récente, le réservoir d’eau et la direction vers laquelle leurs copains se rendaient. Heureux de posséder ces renseignements, ils filaient à la poursuite des autres Hoboes. J’en ai connu certains qui, pour rejoindre un ami, le pourchassaient d’un bout à l’autre du pays, et en sens inverse, sans se lasser.

Je me souviens d’un autre que je rencontrai en Californie. C’était un Suédois, mais il vivait depuis si longtemps aux États-Unis qu’on n’aurait pu deviner sa nationalité. Il fallait qu’il l’avouât lui-même. Je le vis pour la première fois dans la ville montagneuse de Truckee.

— Où vas-tu, Hobo !