Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/167

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

grand froid extérieur, ce qui ne les rendait pas plus chaudes pour nous. Nous y pénétrâmes par des espèces de trappes pratiquées sur le toit des voitures. Construites en tôle galvanisée, les glacières n’étaient pas d’un contact très agréable par cette température. Nous restâmes étendus, cahotés, claquant des dents. Après nous être concertés, nous décrétâmes de ne pas abandonner nos boîtes à glace tant que nous n’aurions pas quitté cette région inhospitalière et atteint la vallée du Mississipi.

Mais il nous fallait manger. Nous décidâmes qu’à la prochaine gare nous irions quêter de la nourriture et regagnerions en vitesse nos réfrigérants. Vers la fin de l’après-midi nous arrivâmes dans la ville de Green River, mais trop tôt pour le dîner. Le moment qui précède les repas est le plus défavorable pour mendier aux portes des cuisines. Prenant notre courage à deux mains, nous sautâmes des échelles de côté à la seconde où le convoi entrait en gare et nous courûmes en ville. Il fallait bientôt nous séparer, mais nous nous étions donné rendez-vous dans la glacière.

Au début je jouai de malheur, mais je finis