Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/216

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foudroyante. Le vagabond n’était pas encore né qui aurait pu le prendre en marche ! Une deuxième locomotive siffla, et un autre train traversa la gare à toute vitesse, puis une autre, et ainsi de suite sans discontinuer pendant des heures. Vers la fin les convois étaient composés de voitures de passagers, de fourgons, de trucks, de vieilles locomotives réformées, de wagons postaux, de machines de secours et de tout le bric-à-brac de matériel roulant qui s’accumule dans les chantiers des grandes gares. Lorsque le chantier de Council Bluffs eut été complètement vidé, la voiture et la locomotive partirent vers l’Est et les voies furent de nouveau abandonnées.

La journée se passa, puis la suivante, sans événement. Pendant ce temps, accablés par la pluie, la grêle, le vent, les deux mille vagabonds se morfondaient près de la voie. Mais cette nuit-là, la brave population de Council joua un tour pendable aux employés du chemin de fer. Une foule immense rassemblée à Council Bluffs traversa le fleuve sur le pont d’Omaha et se joignit à une autre bande pour opérer une rafle dans les chantiers de l’Union Pacific. D’abord les gens s’emparèrent d’une locomotive, puis d’un train entier. Ils s’entassèrent