Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/246

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Elle n’était pas encore fermée au loquet. Je l’ouvris, me laissai tomber sur le ballast et la fermai en la glissant simplement. Me faufilant entre deux voitures, je me rendis à droite du wagon, j’ouvris la porte que le garde avait fermée, je grimpai et la refermai derrière moi. De nouveau les deux issues étaient libres et… le « chat gai » dormait toujours.

Le train se remit en marche. À l’arrêt suivant, je perçus des pas sur la voie. Puis la porte de gauche s’ouvrit bruyamment. Le « chat gai » s’éveilla et je fis semblant de l’imiter. Nous nous mîmes sur notre séant et regardâmes fixement le garde et sa lanterne. Lui ne perdit pas son temps en discours.

— Allongez trois dollars ! dit-il.

Une fois debout, nous nous approchâmes de lui pour conférer. Nous étions certes animés du désir le plus vif et le plus sincère de lui allonger ces trois dollars, mais notre sacrée déveine, à notre grand regret, nous empêchait de lui donner satisfaction. Le garde restait incrédule. Il chercha à transiger avec nous. Il descendrait à deux dollars. Hélas ! nous étions dans une purée noire. Il nous répondit par des propos peu flatteurs,