Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/262

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Alors je compris les avertissements du garde-frein. Le train marchait de plus en plus rapidement. Cette ligne de Pensylvanie comprenait quatre voies parallèles et mon train se dirigeant vers l’Est n’avait pas à redouter ceux qui allaient à l’Ouest. La voie qu’il suivait lui était réservée. Je me trouvais dans une situation précaire : debout, les bords de mes semelles appuyés sur les étroites saillies, les paumes de mes mains pressées désespérément contre les parois des voitures secouées de haut en bas, en avant et en arrière.

Avez-vous jamais vu une écuyère de cirque en équilibre sur deux chevaux au galop, posant un pied sur le dos de chaque animal ? Eh bien, voilà quelle était ma position, avec quelques variantes, cependant. L’écuyère se sert des guides pour se retenir, moi je ne me raccrochais à rien ; elle se tient sur ses larges semelles, et je m’appuyais avec difficulté sur le bord des miennes. Elle ploie gracieusement ses jambes et son corps, s’arc-boute et acquiert ainsi plus de stabilité et de force en abaissant son centre de gravité, tandis que moi je devais me tenir tout droit et raidir les jambes ;