Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/270

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wagon postal de l’express de Pensylvanie. Une fois le train bien en marche, sa vitesse m’inquiéta. La ligne avait quatre voies, et les locomotives prenaient leur eau à la volée. Des vagabonds m’avaient mis en garde contre le premier wagon de ces trains-là. Laissez-moi m’expliquer : entre les rails sont aménagées des auges de métal étroites ; lorsque la locomotive, en pleine vitesse, passe au-dessus, une sorte de tuyau traîne dans l’auge et aspire l’eau qui va remplir le tender.

Quelque part, entre Washington et Baltimore, alors que j’étais assis sur la plateforme du wagon postal, je vis une sorte de léger crachin remplir l’air. Cela ne paraissait nullement dangereux. Ah ! ah ! pensai-je, quelle bonne blague ! En quoi cette prise d’eau en marche peut-elle être redoutable au vagabond installé sur le premier wagon ? Ce petit brouillard n’a pas l’air bien méchant. Puis, je m’émerveillai de ce système d’alimentation hydraulique du tender. Voilà le vrai progrès ! Qu’on ne me parle plus de ces primitifs chemins de fer de l’Ouest ! À ce moment, le tender se remplit jusqu’au bord sans avoir entièrement épuisé l’auge.