Page:London - Les Vagabonds du rail, 1974.djvu/49

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de ma disparition. Ils ne s’occupent plus de moi[1].

Mais est-ce bien sûr ?… À la première station j’aperçois une lumière sous l’extrémité de la voiture. Voici le moment de déguerpir, et sans tarder. Je repasse sous le triangle. Mais ils m’ont repéré.

À quatre pattes, je traverse la voie et, reprenant ma course vers la tête du train, je disparais dans l’ombre protectrice. La situation se renouvelle. Il faut que le train me rejoigne.

  1. Dans la Biographie de Jack London écrite par la veuve de l’écrivain, Mme Charmian London, nous lisons que Jack London conservait, en précieux souvenir de ses vagabondages, ce qu’il appelait en plaisantant son « billet de chemin de fer ». C’est une planchette de deux centimètres et demi d’épaisseur sur quinze centimètres de large en travers de laquelle Jack London avait lui-même, à l’aide de son couteau de poche, pratiqué une entaille. Avouons que, comme équipement, c’était plutôt sommaire ! À la prière de sa femme, Jack fit l’inscription suivante sur une étiquette qu’il attacha de ses propres mains au morceau de bois : « Mon « billet », qui me servit durant l’année 1894, lors de mes vagabondages. L’encoche s’adaptait sur la traverse qui se trouve dans le boggie à quatre roues des compartiments de voyageurs. JACK LONDON, 12 août 1914. » (N.d.T.)