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Il se sentait vieux, et les patrons ne s’arrangent pas très bien avec les vieux. Il n’était plus bon à rien qu’à du travail de manœuvre, et même là-dedans, son nez brisé et son oreille enflée militaient contre lui. Il se surprit à regretter de n’avoir pas appris un métier : cela valait mieux, au bout du compte. Mais personne ne l’avait prévenu, et tout au fond du cœur il sentait qu’il n’eût pas suivi les conseils de ce genre. C’était si simple : de grosses sommes à gagner, des combats rapides et glorieux, coupés par des périodes de repos et de flânerie, toute une suite d’admirateurs empressés, tapes sur le dos, poignées de mains, gens heureux de lui offrir un verre pour avoir le privilège de causer cinq minutes avec lui,