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Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/128

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j’ai l’impression que je ne mangerais jamais assez vite et que je perdrais trop de temps.

La chaleur est si gluante qu’une lassitude chargée de sommeil nous pénètre. La pagaie tombe de nos mains. On n’en peut plus.

— Là ! Là ! dit Strong, regardez ! Cap Orange. Brésil !

Le sang me remonte au cerveau. Je saute presque à la figure du nègre.

— Que dis-tu ? Le Brésil !

— Le Brésil ! Cap Orange ! Le Brésil !

— À la pagaie ! petits frères !

Je n’ai pas besoin de commander deux fois ; tout le monde est réveillé.

— C’est le Brésil, camarades !

Quand je réfléchis, maintenant, je me demande ce que nous trouvions de beau à ce cap Orange. Il était aussi lugubre que le reste. Ah ! cet instant ! Je vois danser, entre les arbres du cap Orange, le double des créatures qui m’attendent en France. Je le vois !