Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/202

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Je ne regrette pas d’avoir donné ma ceinture à un pauvre diable, mais c’est gênant. Je cherche un magasin. Je mets bien une heure à le trouver. J’achète un mètre cinquante de corde et je me ficelle à la taille. En route !




Soudain, je pense à l’avocat brésilien Pareto junior, qui doit demander l’habeas corpus. Je n’en ai plus besoin, je suis dehors ! Il faut que je le prévienne.

J’ai sa carte. Il habite 68, rua Rosario. Où est-ce ? Je m’informe. C’est dans Rio Branco, me dit-on. J’étais comme un étranger qui, à Paris, chercherait la place de l’Opéra. On me renseigne, en me dévisageant. Mais, aujourd’hui, tout le monde peut me regarder : les chiens, les chevaux, les hommes, la police. J’ai même envie de crier : « Regardez bien, je suis un homme libre : » Rien ne me faisait plus peur. Si vous m’aviez vu !