Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/41

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en réprouvé, ainsi que fait Ullmo. Naturellement, celui qui accepte sa peine, parce qu’il est coupable, pourrait peut-être s’organiser une demi-existence. Ce n’était pas mon cas. Je n’avais rien fait pour aller en Guyane. Vivre de la tolérance des uns et de la pitié des autres, dites-moi donc l’homme de cœur qui s’en accommoderait ? J’ai préféré la liberté à l’assiette de soupe, les savanes du Brésil à ma niche de Cayenne. Je suis descendu de ma soupente. Tenez, je me rappelle fort bien tout ce qui se passa ce jour-là.


DEVANT LE LARGE


Il était trois heures de l’après-midi. Le soleil s’abattait sur les pauvres hommes de là-bas, comme la massue sur la tête du bœuf. J’allai me planter devant le port. Il était vaseux, comme toujours. Des forçats déchargeaient un chaland. Des douaniers se traînaient aussi