Page:Londres - Adieu Cayenne.djvu/95

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nous avons encore longtemps à causer.

Nous voilà donc dans la forêt vierge.

— À quel endroit ?

— Du côté du dégrad des Canes, à vingt kilomètres de Cayenne. D’abord nous dormons. Nous dormons toute la nuit, tout le jour suivant, toute la deuxième nuit. On s’était fait un lit de feuilles mortes. C’était du luxe. C’est aussi bon qu’un matelas d’hôtel, vous savez !

— Alors, vous ne mangiez pas ?

— On se nourrissait. L’homme peut manger ce que le singe mange. On les observait. Vous ne pouvez imaginer comme c’est drôle de regarder vivre les singes ! Ainsi, ils craignent l’eau. Savez-vous comment ils passent les criques ? Le plus fort s’attache à une branche haute ; un autre se pend après le premier, et tous se pendent à la suite, de manière à faire juste la longueur de la crique, dix mètres, vingt mètres, cela dépend. Jamais ils ne se trompent.