Page:Londres - Au bagne.djvu/164

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complicités écœurantes. Il est des cas — le tribunal maritime, qui tient ses séances en public, en fait la preuve — où c’est le bagnard qui est exploité. On voit déjà assez de saletés ici sans que nous y ajoutions de la honte.

Pour changer d’idées, les pieds-de-biche m’emmenèrent au théâtre.


PLACE AU THÉÂTRE


Ce n’est pas la Comédie-Française, ce n’est pas le Casino de Vichy. Inutile de sortir ses jumelles pour lorgner la grande coquette. Leur théâtre est une case. Ils aiment les bonnes choses. Au programme : la Rafale, l’Anglais tel qu’on le parle, la Souriante madame Beudet. Aujourd’hui, c’est la Tour de Nesles.

Voici Marguerite de Bourgogne qui arrive en sautant sur les bancs, pour m’être présentée. Elle est rasée de près et tatouée aux deux bras. Évidemment, elle est tatouée ailleurs, mais, décente, elle ne montre que ses bras. Je lui offre une cigarette ; elle préfère une chique. C’est le « pilon » Delille.

Les premières sont à 0 fr. 40, les secondes à 0 fr. 30, car, même au bagne, l’égalité n’existe pas !

Voilà le vieux Lévy, régisseur de métier.

— Jadis, dit-il, j’étais aboyeur à Montpar-