André, l’assassin. « Oh ! Madame, dit-il, Madame n’ayez pas peur, je suis là. » Je balbutiai. « Madame, dit-il, je vais apporter mon matelas et dormir contre votre porte, je vous promets que personne ne passera. » Il le fit. Et toute la nuit je fus protégée par l’homme qui me terrifiait.
— Bonsoir, monsieur Rico.
— Eh ! bonsoir !
M. Rico est le pharmacien de la transportation.
C’était une vieille connaissance, nous étant rencontrés naguère, sur les chemins d’Annam.
— Vous ne savez pas où vous dînerez ce soir ?
Pas de restaurant à Saint-Laurent, alors, on rôde, entre six et sept heures, dans l’espoir du bon Samaritain.
— Pas encore !
— Je vous emmène.
Rico avait deux « garçons de famille ».
— Un couvert ! commanda-t-il.
Je dérangeais visiblement les deux lascars.
Je m’assis devant une assiette.
— Pas là, monsieur, fit le plus grand.
J’allai devant l’autre assiette.
— Ah ! fit Rico, en prenant sa serviette.
Tout un attirail dégringola.
— Qu’est-ce que c’est que ça ?
C’était une règle en bois de lettre moucheté, un