Page:Londres - Au bagne.djvu/205

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dit Amar, je te donnerai à manger. Et nous nous entendrons pour la culture. Je pourrai te prendre comme assigné.

À minuit je soulève une planche, je sors de la case et je gagne le carbet de l’Arabe. Il me donne à manger. J’étais très content. Soudain il veut me saisir. Je ne comprenais pas pourquoi. Je me défends, lui…

— Passons, passons, dit le capitaine, nous connaissons ça.

— Comme il se faisait plus audacieux j’empoignai un sabre d’abatis qui se trouvait là et frappai. L’Arabe lâcha prise, je m’enfuis et réintégrai le camp.

— Introduisez le témoin.

Amar ben Salah, l’œil oblique, le cheveu frisé, s’avança, sournoisement courbé.

— J’ai à dire, moi, que je ne connaissais pas ces gens-là et qu’ils sont venus à mon carbet pour m’attaquer.

— Vous mentez, Amar, fait le capitaine. Les témoins Briquet et Abdallag vous ont vu en grande conversation avec Reinhard, la veille de l’affaire.

Amar est de plus en plus oblique.

Le capitaine lance :

— Quelle tête de faux témoin ! Considérez-vous heureux que je ne vous fasse pas arrêter.

L’accusé dit :

— Mon capitaine, il prétend qu’il a reçu huit