Page:Londres - Au bagne.djvu/216

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Bosch, sans plus d’étonnement, voit arriver, à la nuit, les étoiles du ciel et les passants dans son carbet. Mais comme la nuit était sans électricité, sans pétrole, sans chandelle, je ne vis rien d’autre que l’hospitalité.

Au matin, à six heures, nous reprîmes la montée du Maroni.

— Maintenant, il faudra les écouter, dit Siretta. S’ils vous disent de ne pas poser le pied à un endroit, n’insistez pas. C’est qu’ils auront vu la raie d’eau douce. Oui, elle est immobile. On la confond avec le sable, mais elle a un piquant au bout de la queue. Et, quand le piquant vous pique, adieu l’homme !

— Moi ai remède, dit Tatou cadet.

— Ocre bleue et tafia. Il paraît que c’est bon. En tout cas, c’est ce qu’ils emploient.

Bien avant Pasteur et Calmette, ils trouvèrent le vaccin. Quand ils sont atteints par un serpent, ils lui broient la tête, s’entaillent et se vaccinent avec la bouillie. C’est radical.

— Si vous entendez des cris de putois, ne vous effrayez pas, ce sera un Bosch en train de devenir père. Oui, quand leurs femmes accouchent, les maris hurlent de douleur tout le temps de l’opération. Ce sont eux qui souffrent !

Sur l’autre rive, un poste de douane hollandais. Nous étions arrivés. Les Boschs amarrèrent le