Page:Londres - Au bagne.djvu/219

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— De Godebert.

— Mais vous serez donc toujours tous aussi gourdes ! fit Siretta.

— On avait de la nourriture pour cinq jours, c’était suffisant. Mais le radeau a coulé.

— Vous aviez fait votre radeau en pineau, pardi !

— Alors, quand sera-t-on au Venezuela ?

Siretta haussa les épaules.

— Vous connaissez le Maroni. Vous avez au moins six fleuves comme lui avant le Venezuela. Rentrez au camp, cela vaudra mieux.

C’étaient des jeunes, de vingt-deux à vingt-cinq ans. Ils étaient encore avec la camisole matriculée. Barbes de quinze jours, pieds déchiquetés, pâles comme la mort — la mort dans le bois.

— Alors par où qu’on rentre à Godebert ?

— Ne tourniquez pas ! puisque vous n’y connaissez rien. Suivez le fleuve. Vous serez demain à Saint-Laurent.

— Et le malade ? fit l’un.

Il paraît que l’un d’eux était plus malade que les autres. Cela ne se voyait pas.

— Soutenez-le.

— Dire qu’on ne voit pas de maïpouri, fit Siretta.

Il se rattrapa sur un singe rouge.

La bête dégringola de l’arbre.