Page:Londres - Au bagne.djvu/71

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Mme  Péronnet débarquait avec deux cent cinquante mille francs.

Duez avait obtenu la concession, madame la mettrait en valeur.

Et, secouant leurs semelles sur les cailloux de Cayenne, ils partirent tous les deux, dans une petite barque, un matin, pour l’île en pain de sucre, leur royaume de noces d’argent.


DANS L’ÎLE EN PAIN DE SUCRE


Le soleil se levait, ce jour-là. Et la mer aussi ! Nous étions sur le quai. Le canot automobile ne voulait rien savoir. Il aurait dû pétarader, il ruait. Le directeur des douanes m’accompagnait à l’Îlet-la-Mère pour régler une affaire avec Duez. Ses services lui avaient signalé que, la veille, une tapouille brésilienne s’était arrêtée deux heures à l’îlet. L’îlet n’est pas un port, aucun bateau, si tapouille soit-il, ne doit y relâcher. Duez le premier savait cela. « Il doit faire de la contrebande, ce coco-là ! » disait le directeur.

Le tout était de démarrer. Une fois au large, on mettrait la voile et le vent travaillerait.

— Regardez mon mécanicien ; il est gentil, ce petit gars. Il a tué un gendarme dans une grève, à Montceau, cet écervelé-là ! Et savez-vous ce que fait son père ? Son père est capitaine de gendarmerie !