Page:Londres - Au bagne.djvu/81

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crus d’abord qu’il vendait des mouches. Il n’en était rien. Soigneux, il avait simplement recouvert sa marchandise avec des mouches, pour la préserver de la poussière. De sorte que nous n’avons pu savoir ce qu’il vendait.

C’était la pointe Marcouria.

Nous prîmes un camion automobile.

La route faisait un trou dans la brousse. Elle manquait à la forêt comme une dent manque à une mâchoire. On pouvait tout de même passer, en visant bien.

— Voyez le travail ! dit le gouverneur.

En Guyane, il pleut sept mois de rang, les cinq autres mois, il convient de sortir avec son parapluie. Lorsque, quittant la route, vous tâtez l’herbe du pied, vous trouvez le marécage. Les forêts sont des pri-pri, terres noyées. Quand, de temps en temps vous apercevez une savane, n’y courez pas, c’est une savane tremblante. Au bout de cinq kilomètres, le forçat qui était au volant céda sa place à un camarade. Il en avait déjà plein les bras.

Et il s’exprima ainsi :

— C’est comme si, monsieur le gouverneur, on roulerait sur des œufs qui faudrait pas casser !


LE SURVEILLANT FOU !


Voici l’emplacement de l’ancien camp. Ce camp vient d’être transporté au kilomètre 24. Ici