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CHEZ LES FOUS

Comme literie, il a du varech, il le mouille, le varech colle à sa peau.

Il ne dit rien. On referme.

— Ouvrez le Sénégalais.

Noir, nu, méchant, le Sénégalais est à demi étendu dans l’ombre. Du dos de sa main, il fait le geste qui veut dire : « Va-t’en ». C’est une avant-main de fauve qui se balance. Ce cabanon sent la viande crue.

— Va-ra-cri-da-ru-la-ra-ti-ka !

Il s’est dressé. On voit ses dents, il va bondir. On boucle.

On ouvre ailleurs.

L’enfermé cherche à s’enfuir. Les gardiens le barrent. C’est un jeune, il est habillé.

— Faites-moi sortir, docteur, je vous en supplie, moi, je ne suis pas mauvais !

Avant-hier, il avait mordu l’homme à l’attitude soudée.

— Je ne recommencerai plus. Ce n’est pas ma faute.

Il avait un livre. Pour lire, il devait se coucher, le rayon de lumière passant sous la porte étant tout son soleil. Ce livre avait pour titre : Aventures de voyages !…