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CHEZ LES FOUS

C’en est une autre pour le receveur qui berce sa sieste d’un royal ronflement.

Jeudis et dimanches, brouhaha !

Il y a du monde dans ces voitures.

Contrairement à l’usage, ce sont des citadins allant porter des victuailles à la campagne. Il monte des paniers une odeur de soupe et de ragoûts. Mon remords est d’avoir donné du pied dans l’un de ces osiers une fois, et j’ai renversé le veau marengo.

— Alors, qu’est-ce qu’il va manger, maintenant ? dit le propriétaire, d’un ton lamentable.

On nourrit les fous à la manière des cochons. Des asiles touchent 4 fr. 50 par jour et par personne. Avec cette somme on fait manger le patient, on paye le gardien, on lessive !

Il n’y a pas de fous obèses.

Mais jeudis et dimanches il y a des indigestions.

Un fou affamé mange facilement plus que de raison.