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Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/149

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CHEZ LES FOUS

qu’il n’est pas une femme bien élevée dont les oreilles n’aient été frappées, dans la rue, à l’office, par les mots interdits. Ces mots alors refoulés, remontent à la mémoire des démentes. De la bouche de dames du monde tombées dans la folie on entend les inconvenances les plus ébouriffantes.

— Allons, madame, ce langage ne vous convient pas.

— Le sang de mon honneur coule, ainsi que celui de ma liberté. Si vous ne me donnez pas ma sortie, je l’aurai à coups de canon. Ah ! Je le sais bien pourquoi vous me gardez !

— Je parie que c’est pour vous rendre visite les nuits.

— Toutes les nuits, il est chez moi, oui ! Lundi, il s’est amené à trois heures du matin, habillé en Aramis. Avec sa grande épée, il voulait me transpercer. Heureusement que j’ai lancé mes flitz (?). Mardi, il était habillé en femme, en Carmen, honte à vous ! effronté tentateur ! Mercredi, il était dans la peau du marquis de Priola. Vous pensez qu’une nuit d’orage, rejetant ma vertu, je vous dirai : « Viens, mignon ! » Pouah ! Vous n’êtes qu’un bouc.

Elle saisit son sac, sort sa boîte à poudre et, dans