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Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/154

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CHEZ LES FOUS

cour A juste au moment où je vous attendais cour B. Enfin je vous ai vu. Je suis vite venue : Me voici. »

Cette agréable personne se croit l’épouse de ce docteur.

— Tiens ! dit une religieuse, Mademoiselle Suzanne qui a retrouvé son mari !

— Oui ! mon mari !

Elle enveloppe le docteur d’un regard qui supplie et, de sa main, lui caresse le bras.

— Allons ! fait le docteur.

Mlle Suzanne n’est pas choquée. Elle sait bien qu’une épouse doit subir les mouvements d’humeur de son maître. Elle lui remet trois missives écrites hier et ce matin à son intention et à sa gloire. Le docteur prend les chères lettres dont l’écriture, tant elle déborde aux lisières des feuillets, semble l’image même de l’amour illimité de cette demoiselle, et, lentement, les déchire en me parlant d’autre chose.

Divinement résignée, Mlle Suzanne assiste souriante à la destruction de ses épanchements.

— Docteur, fait-elle, quand m’emmenez-vous ? Je suis votre femme aimante et fidèle.