Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
157
CHEZ LES FOUS

gapore ! Le bateau siffla ses trois coups. Au large ! C’est au bar que le Danois attira d’abord l’attention des pouvoirs maritimes. À l’heure du café, il rassemblait devant lui cafetière, tasse, sucrier, il recouvrait le tout de son casque et attendait. « Curieux pèlerin ! » se dit le commandant. Mais le soir où son malheur lui arriva, voici ce qu’il fit : on dansait au salon ; belles dames, clair de lune, whisky, orangeades ! Le Danois prie la fille du gouverneur d’une colonie de lui accorder un tango. Accord. Tout va bien. On tangue. La danse est achevée. Le danseur saisit la danseuse par les coudes, la soulève – c’est un géant — traverse ainsi la salle et assoit violemment la fille du gouverneur sur le phonographe haut perché. Cris d’horreur de la galerie et cris de douleur de la demoiselle, car ça lui avait fait mal !

Dans la cabine-cabanon se termina le voyage du jeune et beau Danois.



Au soleil, les fous sont plus fous, mais ils paraissent moins tristes, et quand ils chantent, la mesure est mieux observée.