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CHEZ LES FOUS

trer dans un asile. Aujourd’hui, c’est un rêve ! Dès que l’on sent les atteintes de l’araignée, on vient ici. Chauffage central. Infirmières fraîches et bien nourries. On ne s’ennuie pas une seconde.

Au fait, pourquoi ce service dut-il, pour exister, attendre la venue du docteur Toulouse ? Jusqu’ici on avait le droit de souffrir du foie, de la rate et des autres organes supplémentaires ou essentiels. Il était défendu d’avoir mal à l’encéphale. Ou il fallait s’adresser d’abord au commissaire de police. Pour être fou, on avait besoin de certificats ! Aujourd’hui on n’a qu’à pousser une porte. Et l’on vous dit doucement :

— Qu’avez-vous, mon enfant ? Voulez-vous que je vous soigne ?

C’est épatant ! C’est l’administration qui doit trouver cela scandaleux !

Je m’assois. Levé avant le jour, je n’étais arrivé que le cinquième. On trouve toujours plus fou que soi ! Le premier était un monsieur qui regardait avec précision la semelle de son soulier gauche. Un quart d’heure plus tard, il la regardait toujours. C’était une semelle normale pourtant ! Un couple occupait la deuxième et la troisième chaises. L’un des deux venait conduire l’autre ; lequel ? La qua-