une course à fond de train. Soudain Mme Gaston bloque les freins. Qu’elle soit bénie ! C’est la devanture d’un marchand de pipes qui nous vaut de souffler. La dame entre chez le pipier. La sœur entre chez le pipier. J’entre chez le pipier.
— Une pipe, Monsieur ? demande le pipier.
— Oh ! non ! pas pour moi, dis-je.
— Faites-moi voir des pipes, fait Madame Gaston.
— Pardonnez-lui, Seigneur, susurre la sœur.
On pose une boîte pleine de pipes devant Mme Gaston. Elle suce tous les bouts tour à tour, comme si c’était du zan. La sœur la tire par la manche. Le pipier n’en pipe plus.
— Donnez-moi deux pipes, dit la dame.
— Deux ! s’exclame la sœur.
En route ! Arrêt à la Pâtisserie Suisse. Gâteaux. Jusqu’au quatrième gâteau, la sœur ne dit rien. Quand la pensionnaire piqua de sa fourchette les gâteaux cinq et six : « C’est assez, dit la sœur, vous allez vous faire mal. » Mme Gaston saisit aussitôt deux autres tartes aux cerises. La sœur lui arracha l’assiette. Mme Gaston ouvrit son sac et, sous l’œil noir de la pâtissière, y jeta quatre choux à la crème.