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Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/222

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CHEZ LES FOUS

Ils reçoivent le certificat que voici :

« M. X… va très bien physiquement. Au point de vue mental il est calme et docile, mais insouciant, indifférent, inoccupé, peu conscient de son intérêt réel, sans souci de son avenir. Sa place reste à l’asile, car il ne pourrait plus s’adapter à la vie sociale. »

« Il est insouciant ! » Alors pourquoi cria-t-il vers ses cousins qui enfin le dénichèrent ?

« Il est inoccupé. » Peut-être pourrait-il, en récompense des bons soins dont on l’entoure, construire un monument en l’honneur des médecins de l’asile ?

« Il est peu conscient de son intérêt réel. » Avant tout autre, son intérêt réel est de décamper.

« Il est sans souci de son avenir. » Voyez-vous ce phénomène enfermé depuis six ans et qui se permet d’être sans souci de son avenir ?

« Sa place est à l’asile parce qu’il ne pourrait plus s’adapter à la vie sociale ! »

Certainement ce médecin-chef ne sait pas ce qu’il écrit.

Avec ces « attendus », je fais enfermer vingt de mes meilleurs amis dans une matinée.

Et aussi ledit médecin-chef.