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CHEZ LES FOUS

— Mais comment êtes-vous à Bourg-en-Bresse ?

— Par Saint-Crépin, patron du cuir (!), c’est à conter. Un jour, pensant à vous, je me dis : « Il faut que je le laisse se reposer. » J’avais l’adresse d’un Anglais. Je vais chez l’Anglais. Il m’écoute cinq minutes, tire sa montre et me dit, magistral : « Repassez donc à six heures. » Je ramasse ma serviette de vingt mille livres sterling et je pars. Je reviens à six heures. À peine avais-je franchi la grille de son jardin que deux hommes jaillissant de la nuit se jettent sur moi et me ceinturent. Une main me bâillonne. L’un dit : « Il n’est pas lourd. » J’étais résigné. On m’avait déjà fait le coup à Sofia. La Mafia, la grande Mafia dont vous n’avez pas voulu entendre l’histoire se réveillait. Elle avait empoisonné la fille, débauché la mère, elle ligotait le père… Ainsi soit-il. On me jette dans un taxi. Messieurs, dis-je aux deux cosaques de la Seine, si je ne suis point lourd ainsi que vous avez pu le constater c’est que je ne suis point gras ; aussi je vous serais fort obligé de ne pas me serrer de la sorte, car vous froissez mes muscles que rien ne protège. On m’a emmené à l’infirmerie spéciale du dépôt. Je suis resté deux