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Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/45

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CHEZ LES FOUS

visiblement notre triste vallée, il est chef de gare. Il fait partir des trains que nous ne voyons pas.

— Attention ! Attention ! crie-t-il en me faisant signe de ne pas traverser la voie.

Je m’écarte. Il siffle. Maintenant je puis marcher : le train est passé !

Sauf au putois du fond qui glapit de plus belle et cette fois contre ma personne, il semble que je devienne sympathique à la foule. J’attire les confidences.

— Figurez-vous ce que c’est (l’homme est un paysan), je travaillais dans un champ quand, soudain, mon intelligence, mon caractère, vlan ! tout s’éleva. Je suis rentré à ma ferme et j’ai compris ce qui m’arrivait ; je n’avais plus que huit ans. Alors, naturellement, je n’ai pas reconnu ma femme, ni mes enfants, et je suis Premier Consul.

— Aujourd’hui, quel âge avez-vous ?

— Huit ans et trois mois.

— Vous êtes grand, pourtant !

— Oui, je suis Premier Consul !

Il me quitte. Un autre le remplace.

— Je suis le marin. J’arrive avec mes 26 000 tonnes et je force les Dardanelles et le Bosphore, bien entendu ! J’entre donc dans la boutique et