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Page:Londres - Chez les fous, 1925.djvu/53

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CHEZ LES FOUS

(loi de 38) ? À la réflexion, les meilleurs spécialistes répondent : pourquoi pas ?

— Et moi ? Monsieur le docteur !

C’était une pâle jeune fille, les larmes aux yeux.

Le docteur la caressa du revers de la main, aller et retour.

— Voilà un cas, dit le docteur. Mademoiselle Aline n’est pas malade.

— Non, Monsieur le docteur.

— Je le sais, mon enfant. Mlle Aline est des régions libérées. Elle a perdu, par la guerre, foyer et famille.

On la trouve, un jour, errante dans la rue…

— Voilà quinze mois, monsieur le docteur.

— La police la ramasse. On l’envoie ici. Ce n’était pas une psychopathe, j’aurais dû la relâcher, mais elle était sans ressources. Je l’ai gardée par pitié. Sa place n’est pas dans une maison d’aliénés, une œuvre de protection de la jeune fille aurait dû la recueillir. Cette œuvre n’existe pas dans le département. Si je signe sa sortie, elle va se retrouver sur le trottoir…

— Je travaillerai, monsieur le docteur.

— Elle sera la proie du premier flibustier venu.

Bref ! Un docteur charitable, un pays en enfance