Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/102

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là de concurrence. Le but qu’ils veulent atteindre n’est pas de conserver un teint de rose et de lys jusqu’à quatre-vingt-cinq ans, comme Ninon de Lenclos. Ils s’inoculent des maladies, se déforment des membres, se tranchant des doigts, se brûlent les yeux. Ils s’exercent à paraître fous, à tomber en syncope et, quand ils font l’épileptique, à ne pas réagir sous des odeurs piquantes. Les nuits, on en voit qui rôdent, à l’heure des rondes, la chemise flottante, entre les lits des baraquements ; c’est l’entraînement au somnambulisme… c’est autre chose aussi.

Les chiens errants ne manquent pas dans le bled. Ils le parcourent lentement, nuit et jour, dans l’espoir d’une vague charogue. À défaut de charogne, et lorsque l’on sait les exciter, ils mordent volontiers, paraît-il, dans un mollet vivant. C’est une aubaine. L’homme entretient la marque des dents et attend deux semaines. Il ne s’agit plus que de grimacer, de tordre la bouche, et de faire écumer la salive sur ses lèvres. Et, l’œil hagard, on se présente devant le toubib. On est enragé !

D’autres préfèrent la paralysie. Il faut d’abord savoir tomber raide devant un chef.