Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/144

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quelque chose si, lors des rondes, ils n’étaient réveillés en sursaut par des coups de pied dans le postérieur.

Autour de ces postes, il ne se livre pas de combat. Quelques escarmouches, à distance, les nuits. Il faut prêter l’oreille ; alors, on perçoit un bruit de pas. Ce sont les Chleuhs qui viennent alentour piller une casbah de partisans ou rafler les moutons sur les pentes. Le poste tire et l’on entend une galopade qui finit par se perdre dans les monts.

Le bordj est blanchi à la chaux, mais fleuri de grandes taches rouges ; c’est le siroco qui, aux heures dures, vient plaquer contre les murs la terre qu’il fouette avec furie.

Parlons à ces chasseurs.

Ils ne me répondent pas. Il y a pourtant dans le tas cinq ou six gars de barrière qui savaient autrefois ouvrir la bouche. Alors je prie que l’on rassemble les hommes sur la plateforme du canon. C’est un point de vue qui en vaut un autre. Le Djebel Aïachi, sommet du grand Atlas, domine à droite.

Ils viennent les mains au dos, et fixent toujours leurs brodequins. Il y a un chien. C’est le seul chrétien qui dresse la tête.