Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/15

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— Ils arrivent, dit le sergent, c’est une portion du nouveau contingent qui vient de Marseille.

— Vous étiez sur l’Anfa ?

— Oui.

— C’est vous qui faisiez tant de baroufle au départ ?

— Nous et les zouaves. Nous, nous n’étions que trente pour le bat’ d’Af’.

« Au revoir, mignonne ! » criaient-ils du bateau à toutes les jeunes personnes du quai.

Les « mignonnes » étaient loin, aujourd’hui !

Trois jours après, je redescendais d’Ouezzan. J’avais entendu le canon. J’avais vu mourir le pacha. J’avais couché dans le lit du colonel chef du cercle (le colonel était en congé). Le commandant du 3e bataillon d’Afrique, m’avait ouvert tout grand son bureau. J’aurais pu réciter par cœur les hauts faits d’armes de l’unité. J’avais bien vu la S. S., compagnie de discipline, appelée maintenant section spéciale, mais je l’avais vue comme dans un rêve.

Le Nord étant impénétrable, je mis le cap sur le Sud. Et je dégringolai sur Rabat, de