Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/163

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fait-on à un gendarme qui abat un malfaiteur ? On le décore. Passons sur la médaille. J’ai un casier ; c’est une gratification que j’attendais. On me colle vingt ans de Guyane. Est-ce que je peux raconter la chose à M. le visiteur ?

— Au pénitencier d’Aïn-Beïda, j’étais popotier, poste de confiance s’il y en a. Mes étagères étaient garnies de vivres de réserve. On me volait. C’était tellement bien fait que moi-même qui m’y connais, j’étais roulé malgré toute ma surveillance. Je vais trouver le capitaine. « Mon capitaine, que je lui dis, on vole à mon nez et à ma barbe mes vivres de réserve, et cela depuis trois mois. — Arrangez-vous. Vous êtes popotier, vous serez responsable. » C’est ce qu’il me dit. Je compte mes boîtes, je surveille. On me volait de pluss en pluss. « Ah ! les salauds, que je me dis, ils ne se payeront pas plus longtemps la gueule à Faucher. » Tout ce que je vous dis, M. Morinaud, député de Constantine, mon éminent avocat, peut vous le confirmer. Il a même ma photographie en peau tatouée. Il vous la donnera si vous allez le trouver de ma part à la Chambre des députés, à Paris. Je dégote un