vous conduit au poste de Bab-el-Oued. Là, vous dites : je suis Karl Heile. On vous garde trente-six heures. Pendant ce temps, on téléphone au 1er étranger, à Sidi-Bel-Abbès. Le 1er étranger répond que Karl Heile n’est pas sur ses registres. Alors, on vous relâche. C’est bien cela ?
— C’est cela.
— Et, jouant la partie à fond, car vous êtes courageux, capitaine Heile, vous ne vous sauvez pas, vous regagnez froidement votre place de comptable. « Deux fois arrêté et deux fois relâché, vous dites-vous, l’épreuve est faite, on a perdu ma trace ». Mais je vous surveillais depuis longtemps, Karl Heile. Voyons, une seule chose importe aujourd’hui. Ai-je devant moi l’ex-légionnaîre Léon Charles ?
— Mais non, mon commandant.
— Ce matin, vous avez été examiné. Quatre cicatrices furent relevées sur votre corps. Vous avez la feuille, adjudant ?