Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/184

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L’homme qui m’avait donné la lettre était resté, après sa libération, sous « le soleil de ses malheurs ». Sa profession : marchand de vin au Maroc.

J’allais parfois poser mon coude sur son comptoir.

— De votre temps, était-ce comme aujourd’hui, on assure que c’était pire.

Son temps s’acheva en 1920.

— Ni pire ni mieux, c’était honteux. Mais vous devriez aller voir X… Il déserta chez les Chleuhs pour fuir les coups. C’était un bon garçon, et intelligent. Lui vous dirait des choses utiles. Je vais vous donner une lettre, car il se garde à carreau, sa situation n’est pas légale. J’ai confiance en vous, pas ? Je vous dis tout ça comme à un curé.

C’est de la sorte qu’un mois après je trouvais l’homme au fond de son atelier, en cet endroit mystérieux.

Mettons que l’individu s’appelât Isbert.

— Je ne suis pas une vulgaire saleté. Ici, dans ce village, on me connaît. La première année on m’a laissé de côté. Puis on a vu que j’étais un ouvrier sérieux. Le travail est venu.